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Question: un chrétien est-il tenu de donner la dîme?
Donner la dîme à Dieu ou à ses représentants est un acte antique comme on peut le constater lorsque Abraham donna à Melchisedek le dixième de ce qu'il avait acquis lors de sa victoire sur Kedorlaomer et ses alliés. (Gen 14:18-20). Cette pratique de la dîme est très ancienne, et antérieure à l’histoire d’Israël. Beaucoup de peuples, de race indo-germanique aussi bien que sémitique, offraient à leurs divinités le dixième des troupeaux, des produits du sol et du butin de guerre.
Par la suite, donner la dîme fut inscrit dans la Loi. Pour quelques biblistes il y avait une dîme unique. Pour d'autres il en apparaît plusieurs comme pour le bibliste Westphall (voir aussi Le monde où vivait Jésus, ed. du Cerf). Cette confusion tient à la lecture des textes, Il n’est pas facile de lever l'ambiguïté. Cependant on peut en noter 4 (de quoi faire bondir quelques biblistes).
L’Église chrétienne primitive laissera de côté les prescriptions légales; pendant les quatre premiers siècles, elle ne reçut que des offrandes volontaires. La dîme prit peu à peu un caractère obligatoire qui fut sanctionné par le deuxième concile de Mâcon en 585. En France, la dîme, imposée au profit de l’Église romaine, ne fut abolie que par la Révolution. Dans les Églises de la Réforme, elle n’a jamais été une règle et se pratique en général comme une offrande volontaire et reconnaissante.
La dîme nous inspire plusieurs idées
YeHoWaH est le possesseur suprême du sol, de tout ce qu’il produit, et de ce qui vit à sa surface. Chaque Israélite est considéré comme fermier de Dieu. Il doit à son maître et propriétaire la dîme des produits du sol et du bétail. L’Éternel a droit à la dîme (Le 27:30-32). A ce principe fondamental s’ajoutent: une idée de propitiation; si le possesseur du sol ne reçoit pas son dû, sa faveur et sa bénédiction feront défaut dans la suite; (Westphal). A cela s'ajoute une idée plus morale, de reconnaissance pour les bénédictions reçues. Et encore:
le partage des biens et de la bénédiction. Et par conséquent une idée de générosité, d’altruisme, une hospitalité exceptionnelle la non-accumulation de biens matériels périssable (Mat 6 :19-20) Les chrétiens doivent ils payer la dîme ?
Étant donné que la dîme servait premièrement à soutenir un service sacerdotal, celui-ci ayant disparu, le chrétien n’est plus tenu de reverser la dîme liée à ce service. (Ép 2:15 ; Col 2:13, 14). De plus, les chrétiens ne sont plus sous la Loi mosaïque et par conséquent ne sont plus soumis aux obligations de la Loi. À partir de l’an 33 CE, les chrétiens devenus membres d’une prêtrise nouvelle et spirituelle n’étaient pas entretenus par des dîmes et travaillaient de leurs mains (Rm 6:14; Hé 7:12; 1 Pierre 2:9). C’est pourquoi à aucun moment il ne fut ordonné aux chrétiens du Ier siècle de payer des dîmes.
Les chrétiens sont-ils exemptés de la dîme ?
Comme cela a été souligné dans le commentaire sur les dix commandements, une loi recèle un principe. Une loi peut changer mais pas le principe. Par conséquent si les chrétiens ne sont plus sous la Loi, ils ne sont pas pour autant exempté du ou des principes sous-jacents. Et nous en avons noté plusieurs. Bonté, générosité, préoccupation du culte pur, partage des bénédictions, hospitalité. Ainsi chacun doit s’interroger sur la manière dont il vit pour savoir s’il répond à la sollicitation de l’esprit saint. Si quelqu’un veut donner, qu’il le fasse avec joie (2Co 8:12 ; 9:7.), si quelqu’un souhaite manifester son hospitalité qu’il le fasse avec le souci du culte pur, s’il est généreux qu’il le fasse sans attendre de retour (Mat6 :3 ; Luc 14 :13).
Pour résumer : vous croyants, vous êtes les intendants de Dieu. Vivez en chrétien.
Très cordialement,
Dominique
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