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Dans le livre des Juges au chapitre 19 se trouve le récit d'un lévite et de sa concubine. Celle-ci se fait violer. Ensuite, le lévite la découpe en morceaux. Je voudrais comprendre pourquoi celui-ci la découpe en morceaux et quelle est l'utilité de ce récit macabre dans la bible ?

Y a- t'il une leçon à tirer ?

Merci de m'éclairer à ce sujet ! A.S  


Il y a quelques récits en effets qui sont d’une franchise extrême. Ce qui montre que la Bible n’a rien à cacher et que les auteurs stimulés par l’esprit saint de Dieu n’étaient pas des dissimulateurs. Une grande différence avec ce qui se passe aujourd’hui n’est-ce pas ?

 

Mais regardons le récit que vous citez d’un peu plus près. Ne soyez pas surpris de la franchise des mots, car une telle explication ne souffre pas d’ambiguïté.

 

 

Le lévite s’attend à trouver l’hospitalité parmi ceux de sa congrégation (v12). C’est une règle non seulement chez les orientaux mais qui plus est parmi ceux qui partagent la même foi. D'autre part, c’est un lévite, c’est à dire quelqu’un qui collabore avec la prêtrise en ce qui concerne les offrandes et les sacrifices pour le péché ou de communion.

C’est un étranger de la ville qui l’accueille et pourvoit  non seulement aux besoins de son serviteur et de son épouse mais aussi de son animal. Des benjaminites (des fils d’Israël) appelés des vauriens veulent se saisir de l’homme et le violer. C’est ce que la bible appelle un acte contre nature (2Pi 2 :10, Jude 7, Rom 1:26). L’homosexualité, quoique admise au sein de certaines Églises, excusée par des psychologues peux vertueux, plébiscitée par notre société, est devenue acceptable. Mais il n’en était pas ainsi, surtout parmi ceux qui étaient en charge du culte pur, que ce soit de près ou de loin (Isaïe 56 :11). Si tant est que l’on puisse établir une relation (par les activités liées au tabernacle), violer un lévite ressemblerait à violer un évêque, violer un prêtre juif serait violer un cardinal. Alors vous pouvez considérer qu’il s’agissait de quelque chose de très grave.

Ce crime contre ce pauvre lévite, était un crime contre ce qui est vertueux, contre celui qui représente des choses saintes (le service au tabernacle), une folie (2Pi 2:13). Remarquez que ce n'est pas de sa femme ou de son serviteur qu'ils veulent se saisir, mais de lui. D'autre part, n’oublions pas que les benjaminites qui se rendent coupable de cet acte connaissent et tirent profit de la Loi.

Finalement, puisque le lévite discerne que ce n’est pas contre son hôte ou sa fille, qu’ils en veulent mais contre lui;  ce que veulent ces sodomites (Phil 3:2, Rev 22:15), c’est avilir sa fonction, le déshonorer. Il va jusqu’à offrir sa propre femme. C’est une action que l’on peut discuter, mais l’acte est bien là. Elle va mourir pour lui (quoique le récit ne le dise pas, elle s’est peut-être même offerte pour lui). On peut discerner qu'il s'agit d'une action contre le culte pur (voyez le type que l'on trouve en 2 Rois 2:23).

Ce qui s’est passé est quelque chose d’odieux. Nous avons affaire à un homme désespéré. Ce lévite va faire ressortir toute l’horreur de cet événement en faisant lui aussi un acte odieux et punissable. Par ce biais il va créer une répulsion, et ceux qui sont justes vont chercher à mettre en place la justice (Jg19:24, Deut 17:7).

Sachant que l’apôtre Paul a fait écrire que ces choses devaient nous servir d’instruction, d’avertissement ou de consolation (Rom 15 :4), quelles leçons pouvons nous tirer ?

 

Un christianisme authentique et pur

Jésus-Christ a montré que lorsqu’un péché grave est commis, et qu’il n’y a pas eu de repentance, il faut parler à la congrégation (Mat 18 :17). Parler à la congrégation permet à celle-ci de se sentir responsable, les affaires qui la concernent deviennent publiques et ne sont pas étouffées. Ses membres s’indignent de la mauvaise action, et toute l’Église est unanime pour rejeter une personne opiniâtre, qui ne s’est pas laissé toucher par des arguments bienveillants. Le vrai christianisme doit être véridique dans toutes ses voies. L’Ancien Testament tout comme le Nouveau Testament ne cache rien, que les chrétiens soient donc francs dans leur démarche et non sournois. Que le culte rendu à Dieu soit donc pur.

L’hospitalité

C’est une condition requise de tous les membres d’une Église, particulièrement des bergers et des surveillants qui doivent donner l’exemple. On peut remarquer que lorsque celle-ci n’est pas pratiquée, toutes sortes de maux peuvent apparaître. Elle est le signe d’une faiblesse spirituelle forte des surveillants d’une Église, d’un manque d’amour, ce qui conduit tôt ou tard à l’indifférence face au mal (voir la remontrance de Jésus à la congrégation d’Éphèse dans de livre de la Révélation).

Soutenir le culte pur

Selon la règle de Mat 25 : 40, faire du mal ou faire du bien à un représentant du vrai culte, revient à faire du mal ou du bien à Christ lui-même. Ceux qui ont des responsabilités, ne doivent pas laisser faire le mal. Ils doivent prendre des dispositions courageuses et se montrer fidèles pour ce qui est de maintenir un culte pur au sein de la congrégation ou Église.

 Le Livre Sacré ne dissimule pas les fautes

On peut aussi puiser de l’encouragement en ce que la Sainte Bible ne cache pas les fautes, mais se montre authentique. De la même manière qu’il y eut des fautes graves au sein du peuple de Dieu antique, et qu’il y en eut plus tard au sein de la congrégation chrétienne (voir l’épître aux corinthiens), il faut s’attendre à connaître des choses graves à notre époque. Chacun de nous devra prendre position pour ne pas excuser la faute.

 L’endormissement spirituel

Il est évident que les tribus étaient dans un état de somnolence spirituel profond et particulièrement leurs bergers ou anciens. Il faut parfois les secouer afin qu’ils se mettent à agir. C’est que fit saint Paul envers saint Pierre, quand il l’a sévèrement repris (Gal 2 :14). Il faut parfois du courage pour sermonner ceux qui sont en charge de la congrégation et qui agissent mal, qui sont des dissimulateurs ou qui sont endormis.

 Rechercher l’appui des autres congrégations

Certains problèmes ne peuvent être résolus tout seul. Il faut rechercher l’aide de ceux qui poursuivent la pratique du culte pur.

 

Souhaitant avoir répondu à votre question 

Très cordialement

Dominique

 

Le récit selon la traduction  Segond

Dans ce temps où il n`y avait point de roi en Israël, un Lévite, qui séjournait à l`extrémité de la montagne d`Éphraïm, prit pour sa concubine une femme de Bethléhem de Juda.Sa concubine lui fit infidélité, et elle le quitta pour aller dans la maison de son père à Bethléhem de Juda, où elle resta l`espace de quatre mois.

Son mari se leva et alla vers elle, pour parler à son coeur et la ramener. Il avait avec lui son serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la maison de son père; et quand le père de la jeune femme le vit, il le reçut avec joie. Son beau-père, le père de la jeune femme, le retint trois jours chez lui. Ils mangèrent et burent, et ils y passèrent la nuit. Le quatrième jour, ils se levèrent de bon matin, et le Lévite se disposait à partir. Mais le père de la jeune femme dit à son gendre: Prends un morceau de pain pour fortifier ton coeur; vous partirez ensuite.

Et ils s`assirent, et ils mangèrent et burent eux deux ensemble. Puis le père de la jeune femme dit au mari: Décide-toi donc à passer la nuit, et que ton coeur se réjouisse. Le mari se levait pour s`en aller; mais, sur les instances de son beau-père, il passa encore la nuit. Le cinquième jour, il se leva de bon matin pour partir. Alors le père de la jeune femme dit: Fortifie ton coeur, je te prie; et restez jusqu`au déclin du jour. Et ils mangèrent eux deux. Le mari se levait pour s`en aller, avec sa concubine et son serviteur; mais son beau-père, le père de la jeune femme, lui dit: Voici, le jour baisse, il se fait tard, passez donc la nuit; voici, le jour est sur son déclin, passe ici la nuit, et que ton coeur se réjouisse; demain vous vous lèverez de bon matin pour vous mettre en route, et tu t`en iras à ta tente.

Le mari ne voulut point passer la nuit, il se leva et partit. Il arriva jusque devant Jebus, qui est Jérusalem, avec les deux ânes bâtés et avec sa concubine. Lorsqu`ils furent près de Jebus, le jour avait beaucoup baissé. Le serviteur dit alors à son maître: Allons, dirigeons-nous vers cette ville des Jébusiens, et nous y passerons la nuit. Son maître lui répondit: Nous n`entrerons pas dans une ville d`étrangers, où il n`y a point d`enfants d`Israël, nous irons jusqu`à Guibea.

Il dit encore à son serviteur: Allons, approchons-nous de l`un de ces lieux, Guibea ou Rama, et nous y passerons la nuit. Ils continuèrent à marcher, et le soleil se coucha quand ils furent près de Guibea, qui appartient à Benjamin. Ils se dirigèrent de ce côté pour aller passer la nuit à Guibea. Le Lévite entra, et il s`arrêta sur la place de la ville. Il n`y eut personne qui les reçût dans sa maison pour qu`ils y passassent la nuit. Et voici, un vieillard revenait le soir de travailler aux champs; cet homme était de la montagne d`Éphraïm, il séjournait à Guibea, et les gens du lieu étaient Benjamites. Il leva les yeux, et vit le voyageur sur la place de la ville. Et le vieillard lui dit: Où vas-tu, et d`où viens-tu?

Il lui répondit: Nous allons de Bethléhem de Juda jusqu`à l`extrémité de la montagne d`Éphraïm, d`où je suis. J`étais allé à Bethléhem de Juda, et je me rends à la maison de l`Éternel. Mais il n`y a personne qui me reçoive dans sa demeure. Nous avons cependant de la paille et du fourrage pour nos ânes; nous avons aussi du pain et du vin pour moi, pour ta servante, et pour le garçon qui est avec tes serviteurs. Il ne nous manque rien.

Le vieillard dit: Que la paix soit avec toi! Je me charge de tous tes besoins, tu ne passeras pas la nuit sur la place. Il les fit entrer dans sa maison, et il donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se lavèrent les pieds; puis ils mangèrent et burent. Pendant qu`ils étaient à se réjouir, voici, les hommes de la ville, gens pervers, entourèrent la maison, frappèrent à la porte, et dirent au vieillard, maître de la maison: Fais sortir l`homme qui est entré chez toi, pour que nous le connaissions.

Le maître de la maison, se présentant à eux, leur dit: Non, mes frères, ne faites pas le mal, je vous prie; puisque cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette infamie.

Voici, j`ai une fille vierge, et cet homme a une concubine; je vous les amènerai dehors; vous les déshonorerez, et vous leur ferez ce qu`il vous plaira. Mais ne commettez pas sur cet homme une action aussi infâme.

Ces gens ne voulurent point l`écouter. Alors l`homme prit sa concubine, et la leur amena dehors. Ils la connurent, et ils abusèrent d`elle toute la nuit jusqu`au matin; puis ils la renvoyèrent au lever de l`aurore.

Vers le matin, cette femme alla tomber à l`entrée de la maison de l`homme chez qui était son mari, et elle resta là jusqu`au jour. Et le matin, son mari se leva, ouvrit la porte de la maison, et sortit pour continuer son chemin. Mais voici, la femme, sa concubine, était étendue à l`entrée de la maison, les mains sur le seuil. Il lui dit: Lève-toi, et allons-nous-en. Elle ne répondit pas. Alors le mari la mit sur un âne, et partit pour aller dans sa demeure. Arrivé chez lui, il prit un couteau, saisit sa concubine, et la coupa membre par membre en douze morceaux, qu`il envoya dans tout le territoire d`Israël.

Tous ceux qui virent cela dirent: Jamais rien de pareil n`est arrivé et ne s`est vu depuis que les enfants d`Israël sont montés du pays d`Égypte jusqu`à ce jour; prenez la chose à coeur, consultez-vous, et parlez! Tous les enfants d`Israël sortirent, depuis Dan jusqu`à Beer Schéba et au pays de Galaad, et l`assemblée se réunit comme un seul homme devant l`Éternel, à Mitspa. Les chefs de tout le peuple, toutes les tribus d`Israël, se présentèrent dans l`assemblée du peuple de Dieu: quatre cent mille hommes de pied, tirant l`épée. Et les fils de Benjamin apprirent que les enfants d`Israël étaient montés à Mitspa. Les enfants d`Israël dirent: Parlez, comment ce crime a-t-il été commis? Alors le Lévite, le mari de la femme qui avait été tuée, prit la parole, et dit: J`étais arrivé, avec ma concubine, à Guibea de Benjamin, pour y passer la nuit. Les habitants de Guibea se sont soulevés contre moi, et ont entouré pendant la nuit la maison où j`étais. Ils avaient l`intention de me tuer, et ils ont fait violence à ma concubine, et elle est morte. J`ai saisi ma concubine, et je l`ai coupée en morceaux, que j`ai envoyés dans tout le territoire de l`héritage d`Israël; car ils ont commis un crime et une infamie en Israël.

Vous voici tous, enfants d`Israël; consultez-vous, et prenez ici une décision!

 


Étude et commentaires du Livre Sacré
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