Pouvez-vous dormir
quand le vent souffle la nuit?
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Un fermier fût très mécontent
du travail effectué par l'un de ses ouvriers. Alors, il est parti à la foire
pour chercher un remplaçant. Il y rencontra un jeune homme, apparemment un peu
gauche, affichant un air un peu simple.
Alors jeune homme, lui dit le fermier, comment vous appelez-vous ?
Jean, Monsieur.
Et que faites-vous dans la vie ?
Je travaille comme valet de ferme Monsieur.
Êtes-vous au courant du travail à effectuer dans une ferme ?
Oui Monsieur.
Quelles sont vos aptitudes ?
Avec tous mes respects Monsieur, je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
Plaît-il?
Je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
Ma foi jeune homme, a répondu le fermier, cela n'est guère une réponse
positive. La majorité de mes gens en fait autant, et très bien d'ailleurs !
Ainsi le fermier a continué ses recherches, s'adressant à l'un à l'autre,
mais il ne trouvait personne qui lui convenait. Plusieurs fois il entrevoyait
Jean, et chaque fois il s'émerveillait devant la réponse étrange que Jean lui
avait donnée à une question si simple. En fait le fermier trouvait que les
yeux du garçon reflétaient l'honnêteté; mais il hésitait d'embaucher une
personne qui ne pouvait se vanter que de pouvoir dormir quand le vent soufflait
la nuit.
Tard dans l'après-midi, en voyant Jean s'approcher de nouveau, le fermier a
pris sa décision et en accostant le jeune homme il lui dit : " vous êtes
certainement un drôle de numéro comme valet de ferme, mais je vais vous
embaucher et nous allons voir de quoi vous êtes capables ! "
Jean a travaillé pendant plusieurs semaines sans se faire remarquer, ce qui
n'est pas si mauvais en soi. Car quand quelqu'un où quelque chose marche bien,
on n'y prête guère attention. Malheureusement un travail bien fait s'accomplit
trop souvent d'une manière inaperçue, c'est seulement quand quelque chose «
cloche » ou ne « tourne pas rond » qu'on le remarque, pour faire ensuite des
réflexions souvent désobligeantes.
Puis une nuit le vent commença à souffler. Il a pris sa force dans les
collines, envoya les nuages à grande vitesse à travers le ciel, traversa la
forêt avec beaucoup de fracas, martela les bâtiments, se donna contre les
meules de foin, et hurla dans les cheminées.
Lorsque le fermier entendit le vent, il se dressa sur son lit. Il connaissait ce
vent-là. Plusieurs déjà fois ce vent avait arraché les portes de ses
étables, avait dispersé son foin aux quatre coins et renversé ses
poulaillers. Il sortit du lit et cria après Jean qui dormait au grenier.
Jean ! Jean ! Il hurlait plus fort que le vent, mais il n’entendait toujours
pas de réponse. Le fermier est monté au grenier à grandes enjambées pour
secouer Jean.
Jean ! Jean ! Lève-toi, le vent est en train de tout emporter. Mais Jean
dormait comme un loir, il ne bougea pas d'un centimètre. Le fermier est sorti
dans la nuit infernale, s'attendant au pire, de voir tout en désordre et
enchevêtré. Mais non!
Par contre, il trouva les portes de l'étable solidement fermées comme il le
fallait. Il remarqua les chevaux liés, bien en sûreté, les fenêtres
bloquées, tout le bétail sagement couché dans la crèche. Il vit également
les meules de foin bien couvertes par des bâches, attachées avec de grosses
cordes fixées à des pieux, enfoncés profondément dans la terre. La porcherie
était toujours intacte et les poulaillers bien en place, et tout cela malgré
le vent qui hurlait et déferlait constamment tout autour. Puis tout à coup, le
fermier se mit à rire à pleine gorge. Il venait de comprendre ce que Jean
voulait dire par "Je sais dormir quand le vent souffle la nuit".
Sur le plan spirituel, que pouvons nous apprendre de cette illustration? Ceci :
c'est qu’inexorablement le jour viendra où il va falloir régler les
comptes, quand le vent de la grande tribulation va souffler en tempête, l'édifice spirituel que nous
avons bâti sera mis à l'épreuve. Sommes nous aussi prévoyants, aussi méticuleux est aussi méthodiques dans
notre
travail que Jean l'a été dans le sien? Pourrons nous dormir, comme Jean, quand le vent soufflera la nuit ?
Étude et commentaires
du Livre Sacré |