Les derniers jours de son ministère.

Jésus quitte Jéricho où il est resté un peu de temps chez Zachée, un collecteur d'impôts, mais aussi "une brebis perdue d'Israël" comme il le dira maintes fois. Les pécheurs sont profondément touchés par son enseignement et par l'attention qu'il leur porte. Il ne les commande pas en maître, il est différent de tous les hommes qui l'ont précédé et de tous ceux qui suivront. 

 



Quittant Jéricho, Jésus prend la direction de Béthanie. Le voyage dure presque toute la journée, puisqu’il faut gravir une route accidentée sur une vingtaine de kilomètres. En effet, Jéricho se trouve à environ 250 mètres au-dessous du niveau de la mer, et Béthanie à quelque 760 mètres au-dessus. Ainsi Jésus arrive à Béthanie six jours avant la Pâque, qui tombe le 14 Nisan selon le calendrier juif. C’est à Béthanie, on s’en souvient, qu’habitent Lazare et ses sœurs. Ce petit village se situe à trois kilomètres de Jérusalem sur le versant est du mont des Oliviers.


Le matin du dimanche 9 Nisan, Jésus quitte Béthanie en compagnie de ses disciples; ils se rendent à Jérusalem en passant par le mont des Oliviers. Rapidement, ils arrivent à proximité de Bethphagé, qui se trouve sur cette hauteur. Jésus dit alors à deux de ses disciples: “Allez au village que vous voyez devant vous, et aussitôt vous trouverez une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les et amenez-les-moi. Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous devrez dire: ‘Le Seigneur en a besoin.’ Et à l’instant il les enverra.” Puis Jésus suivi de la foule qui vient de Galilée pour assister à la fête, entre triomphalement dans Jérusalem. Mais les judéens ne partageront pas leurs joie et soutiendront les prêtres pour mettre à mort Jésus.


Approchant de Jérusalem, Jésus aperçoit la ville et se met à pleurer sur elle, disant: “Si toi, oui toi, tu avais discerné en ce jour les choses qui concernent la paix — mais maintenant, elles ont été cachées à tes yeux.” Comme Jésus l’annonce à présent, Jérusalem doit payer le prix de sa désobéissance volontaire: “Tes ennemis [les Romains commandés par le général Titus] construiront autour de toi une fortification avec des pieux taillés en pointe, et t’encercleront, et te presseront de toutes parts, et ils te fracasseront sur le sol, toi et tes enfants au-dedans de toi; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre.” La destruction de Jérusalem prophétisée par Jésus surviendra 37 ans plus tard, en l’an 70.

Alors que Jésus et ses disciples viennent de passer leur troisième nuit à Béthanie depuis leur arrivée de Jéricho, à présent, le lundi 10 Nisan, les premières lueurs de l’aube les trouvent déjà en route pour Jérusalem. Puis Jésus se rend au temple, qu’il a inspecté la veille dans l’après-midi. Aujourd’hui, toutefois, il passe à l’action, comme il l’a déjà fait trois ans plus tôt, en l’an 30, lorsqu’il est venu célébrer la Pâque. Il expulse ceux qui achètent et vendent dans le temple et renverse les tables des changeurs ainsi que les bancs des vendeurs de colombes. Il ne permet même pas à qui que ce soit de transporter quelque ustensile à travers le temple.

 

La voix de Dieu se fait entendre pour la troisième fois

Dans le temple, Jésus vient d’exprimer l’angoisse que lui inspire la perspective de sa mort. Ce qui le préoccupe surtout, c’est l’effet qu’elle aura sur la réputation de son Père. Aussi fait-il cette prière: “Père, glorifie ton nom.” À ces mots, une voix puissante venant du ciel déclare: “Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore.”

Quittant Jérusalem le lundi soir, Jésus rentre à Béthanie, située sur le versant oriental du mont des Oliviers. Ainsi s’achève le deuxième jour de son dernier ministère à Jérusalem. Jésus va sans doute de nouveau dormir chez son ami Lazare. C’est la quatrième nuit qu’il passe à Béthanie depuis vendredi, jour où il est arrivé de Jéricho.

Nous voici maintenant au mardi 11 Nisan. De bon matin, Jésus et ses disciples reprennent la route. Aujourd’hui sera un jour particulièrement important, le plus chargé que Jésus aura eu depuis qu’il effectue son ministère. On le verra au temple pour la dernière fois. Ce jour sera aussi le dernier de son ministère public avant son jugement et son exécution.

Pour aller à Jérusalem, Jésus et ses disciples prennent le même chemin, par le mont des Oliviers. Au bord de la route qui part de Béthanie, Pierre remarque l’arbre que Jésus a maudit la veille au matin. “Rabbi, vois, s’écrie-t-il, le figuier que tu as maudit s’est desséché.”

Puis Jésus apparaît au temple pour la dernière fois. En fait, si l’on exclut les événements que seront, trois jours plus tard, son procès et son exécution, il achève là son ministère public sur la terre. Pour l’heure, il continue de fustiger les scribes et les Pharisiens.

À présent, Jésus se déplace vers un endroit d’où il peut voir les coffres du trésor du temple et la foule qui y met de l’argent. Les riches mettent beaucoup de pièces de monnaie. Mais arrive alors une pauvre veuve, qui dépose deux petites pièces de très peu de valeur.

S’émerveillant devant la taille et la beauté du temple, l’un de ses disciples s’exclame: “Enseignant, vois, quel genre de pierres et quel genre de bâtiments!” Effectivement, ces pierres, dit-on, mesurent plus de 11 mètres de long, 5 mètres de large et 3 mètres de haut! ‘Vous voyez ces grands bâtiments?’ répond Jésus. “Non, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.” Après avoir dit ces choses, Jésus et ses apôtres traversent la vallée du Cédron et montent sur le mont des Oliviers. De là, ils ont une vue magnifique sur le temple.

Nous sommes maintenant mardi après-midi. Tandis que Jésus est assis sur le mont des Oliviers et regarde le temple en contrebas, Pierre, André, Jacques et Jean s’avancent vers lui, pour lui parler en particulier. Ils sont préoccupés au sujet du temple, car Jésus vient d’annoncer qu’on n'en laissera pas "pierre sur pierre". Mais sans doute pensent-ils à autre chose encore en s’avançant vers Jésus. Quelques semaines plus tôt, il a parlé de sa “présence”, temps pendant lequel “le Fils de l’homme doit être révélé”. Et auparavant, il leur avait parlé de “la conclusion du système de choses”. Les apôtres se posent donc des questions.

Ils demandent à Jésus: “Dis-nous: Quand ces choses (entraînant la destruction de Jérusalem et de son temple) auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” En fait, leur question est triple. Ils veulent être renseignés tout d’abord sur la fin de Jérusalem et de son temple, puis sur la présence de Jésus dans la puissance du Royaume et, en dernier lieu, sur la fin du système de choses tout entier.

Dans une longue explication, Jésus répond aux trois parties de la question. Il donne un signe grâce auquel on reconnaîtra le moment où le système de choses juif prendra fin; mais il va plus loin. Il fournit aussi un signe qui permettra à ses futurs disciples de savoir qu’ils vivent durant sa présence et s’approchent de la fin du système de choses tout entier.

Les années passant, les apôtres ont observé l’accomplissement de la prophétie de Jésus. En effet, les choses mêmes qu’il a annoncées ont commencé à arriver de leur vivant. Ainsi, les chrétiens qui étaient en vie 37 ans plus tard, en 70, n’ont pas été surpris par la destruction du système juif et de son temple.

Toutefois, la présence de Jésus-Christ et la conclusion du système de choses n’ont pas eu lieu en 70. Sa présence dans la puissance du Royaume n’a débuté que beaucoup plus tard. Mais quand? Un examen de la prophétie de Jésus le révèle.

 

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Notes.

Béthanie est un village situé à environ trois kilomètres de Jérusalem, l’unité de mesure utilisée par le rédacteur de l’Évangile étant le stade romain ; il parle en effet de “quinze stades”, qui équivalent à 2,8 km environ (Jn 11:18). Ce village se trouvait sur le versant est du mont des Oliviers, sur un accès qui menait à Jérusalem depuis Jéricho et le Jourdain (Mc 10:46; 11:1 ; Lc 19:29).

Le Mont des Oliviers, en face du mont du Temple, culmine à 812 m et correspond à celui que la Bible appelle généralement aussi le mont des Oliviers. Jésus y entre dans la soirée du vendredi, c’est-à-dire au début du 8 Nisan.

Jérusalem, malgré son altitude, ne domine pas la région d’alentour. Le voyageur n’embrasse du regard l’ensemble de la ville que lorsqu’il en est assez près. À l’Est, le mont des Oliviers s’élève à environ 800 m. Au Nord de ce dernier, le mont Scopus atteint 820 m, et les collines encerclant la ville au Sud et à l’Ouest culminent à 835 m. Ces altitudes donnent une idée de la situation par rapport au mont du Temple (à env. 740 m d'altitude).

 


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