Le Nom Divin dans les Écritures hébraïques. (YHWH)

" Yehwah " (héb. : YHWH; arabe ), le nom personnel de Dieu, se rencontre pour la première fois en Gn 2:4. Le Nom Divin est un verbe : c’est le verbe hébreu   (hawah, " devenir ") conjugué à l'état du verbe appelé : imparfait (action inachevée). Le nom divin signifie donc "Il fait devenir", "Il se révèlera être". Voilà qui nous montre Yehwah comme le Dieu qui, par une action en cours, se fait devenir, Celui qui réalise des promesses, Celui qui accomplit toujours ses desseins.

 

Le Nom Divin se rencontre très fréquemment dans le texte des Écritures, ce qui montre à quel point il est important pour Celui qui le porte, l’Auteur du Livre Sacré. C’est outrager l’Auteur divin des Saintes Écritures que de supprimer ou de cacher son nom propre, son nom particulier. En fait, le Tétragramme apparaît 6 828 fois dans le texte hébreu "Biblia Hebraica" et "Biblia Hebraica Stuttgartensia".

Aujourd’hui, mis à part quelques fragments de la traduction grecque primitive des Septante, fragments où le nom sacré se trouve conservé en lettres hébraïques, seul le texte hébreu maintient, sous sa forme originelle de quatre lettres, ce nom de la plus haute importance, mais dont la prononciation exacte ne s’est pas conservée. Les éditions courantes de la Septante (LXX), de la Peshitta (Sy) et de la Vulgate (Vg) substituent au nom unique de Dieu le simple titre de "Seigneur".

Dans le codex de Leningrad B 19A, qui se trouve en Russie et qui a été pris comme base pour la "Biblia Hebraica Stuttgartensia" (BHS), le Tétragramme est vocalisé en Yehwah, Yehwih, Yèhwih et un certain nombre de fois en Yehowah, par exemple en Gn 3:14. Dans l’édition du texte hébreu de C. Ginsburg, YHWH est vocalisé en Yehowah.



L’usage qui s’était établi parmi les Juifs de substituer des titres au nom divin a été suivi dans des copies postérieures de la Septante, dans la Vulgate et dans bien d’autres versions, anciennes et modernes. Et L. Wogue (Le Pentateuque, Paris 1860, t. I, p. L) écrit ceci : "Quant au saint Tétragramme, on sait que le judaïsme, de temps immémorial et dans toutes ses sectes sans exception, s’est abstenu de le prononcer selon sa forme véritable : les rabbanites ou pharisiens disaient Adônaï, les Samaritains Schimâ".

D’autre part, voici ce qu’on peut lire dans "Introduction à l’Ancien Testament", par G. Archer (Saint-Légier 1978, p. 63) : "Mais les Juifs (...) commencèrent à ressentir des scrupules de prononcer le nom sacré, de peur de violer le troisième commandement. C’est pourquoi l’on se mit à substituer le titre "Adonay" (Seigneur) à Yahweh lors de la lecture à haute voix. Pour signaler cette substitution, les Massorètes placèrent les voyelles de Adonay sous les consonnes de Yahweh, ce qui donna Yehowah . "Et on lit en note : "Pour des raisons phonétiques, la première voyelle "a" de Adonay devient "e" après le y dans Yehowah".

Voici ce que dit La Bible déchiffrée (Paris 1977, p. 157) : "En plus de ces trois termes [El, Elohim, Adon], il y a le nom personnel Yahwé. Mais par respect pour ce nom, on lui a préféré, lors des lectures publiques, l’appellation "Seigneur". (...) On appauvrit ainsi la lecture de la Bible en ne voyant plus derrière le mot d’emprunt le nom propre de Dieu". Citons enfin "Theological Wordbook of the Old Testament", par R. Harris (Chicago 1980, vol. 1, p. 13) : "Des Juifs pieux ont commencé à substituer au nom véritable le mot "_adona(y). Les Massorètes ont laissé les quatre consonnes originelles dans le texte, mais ils ont ajouté les voyelles [d’´_adona(y)]. (...) La Bible hébraïque présente cette particularité plus de six mille fois dans le texte. La plupart des traductions mettent tout le titre en capitales et écrivent "SEIGNEUR".

C’est en 1530 que William Tyndale a traduit les cinq premiers livres de la Bible, livres où il a écrit "Iehovah" (en Gn 15:2 ; Ex 6:3 ; 15:3 ; 17:16 ; 23:17 ; 33:19 ; 34:23) et "Iehoua" (en Dt 3:24). Dans une note de cette édition, Tyndale a écrit ceci : "Iehovah est le nom de Dieu (...). D’autre part, toutes les fois que tu vois SEIGNEUR en grandes lettres (sauf si c’est une faute d’impression), c’est Iehovah en hébreu". De là est venue l’habitude chez les traducteurs d’employer le nom de Jéhovah en quelques endroits seulement, mais d’écrire "SEIGNEUR" ou "DIEU" dans la plupart des endroits où le Tétragramme paraît en hébreu. Cette habitude a été adoptée par les traducteurs de la King James Version en 1611, où le nom de Jéhovah se rencontre quatre fois en Ex 6:3, Ps 83:18, Is 12:2 et Is 26:4.

La Bible de Genoude, parue en 1824, emploie "Jéhovah" pour traduire le Tétragramme sacré (voir Ex 6:3 ; 15:3, 6, 11, 16 ; Dt 33:2, 3, 5, 11 ; Ps 95:1, 2, 4, 7-10, 12 ; etc.). La Bible de Crampon, édition de 1894, dit ceci dans sa préface : "Nous avons conservé Jéhovah, tout en sachant bien que la prononciation très probable de ce mot est Jahvé." (Dans l’édition révisée de 1923, le Tétragramme divin est transcrit Yahweh et non plus Jéhovah). La Bible de Darby met le nom "Jéhovah" dans les textes suivants: Ex 6:2-3; Is 12:2; 26:4 et dans la note de Ps 83:18. Enfin, dans l’introduction de la Bible de Chouraqui (1985), on trouve ceci : "Le tétragramme IHVH est représenté sous deux formes, IHVH/adonaï et IHVH/Elohîm, qui correspondent aux prononciations traditionnelles du nom divin en hébreu."

Puisque des noms propres bibliques très connus de la langue française se prononcent avec la lettre "J " en lieu et place d'un " I " ou "Y" du texte grec ou hébreu (lorsque nous parlons du Messie Jésus, nous ne disons pas Iésous, ni Yéshoua), certains suivent une règle phonétique dès lors qu'ils ne s'adressent ni à un hébraïsant ni à un arabisant. Ils préservent la prononciation traditionnelle du Nom de Dieu sous la forme «Jéhovah» qui est la plus répandue, non seulement en langue française (voir les écrits de Victor Hugo ou de Lamartine par exemple), mais aussi en beaucoup d'autres langues.

Quoique YHWH (YéHoWaH ou YéHWaH) soit la transcription qui semble la plus proche de l'hébreu ancien, sur ce site sont utilisées indifféremment les formes ou   (Yahwah). La forme "Yahwah" est la transcription phonétique qui se rapproche le plus de la prononciation du Nom de Dieu en langue arabe. A moins que ce soit par nécessité d'information, en aucun cas son nom ne sera substitué. Note complémentaire.

Note: Dans la transcription de YHWH les 4 consonnes se prononcent. Le son de la lettre H est similaire à celui de l'interjection "Hé!" dit avec douceur.

 

La Forme abrégée du Nom Divin

"Yah", forme abrégée du Nom Divin, se rencontre 50 fois dans le texte massorétique. Voici la liste des passages : Ex 15:2 ; 17:16 ; Ps 68:4, 18 ; 77:11 ; 89:8 ; 94:7, 12 ; 102:18 ; 104:35 ; 105:45 ; 106:1, 48 ; 111:1 ; 112:1 ; 113:1, 9 ; 115:17, 18, 18 ; 116:19 ; 117:2 ; 118:5, 5, 14, 17, 18, 19 ; 122:4 ; 130:3 ; 135:1, 3, 4, 21 ; 146:1, 10 ; 147:1, 20 ; 148:1, 14 ; 149:1, 9 ; 150:1, 6, 6 ; Ct 8:6 ; Is 12:2 ; 26:4 ; 38:11, 11.

 

Qu’implique le fait de connaître le nom de Dieu ?

La création atteste l’existence de Dieu, mais ne révèle pas son nom (Ps 19:1 ; Rm 1:20). Connaître le Nom Divin implique beaucoup plus que savoir quel est ce nom (2Ch 6:33). En fait, cela signifie connaître la Personne qu’est Dieu : ses desseins, ses actions et ses qualités, tout ce que révèle sa Parole (voir 1R 8:41-43; 9:3, 7; Ne 9:10).

Le nom par lui-même ne renferme pas de pouvoirs magiques, mais Celui qu’il désigne peut offrir une protection à ceux qui lui sont attachés. En somme, le nom représente Dieu lui-même. Voilà pourquoi le livre des Proverbes déclare :

"Le nom de   est une tour forte. Le juste y court et se trouve protégé" (Pr 18:10).

C’est ce que fait quiconque jette son fardeau sur lui (Ps 55:22), aime son nom (Ps 5:11), chante des louanges à ce nom (Ps 7:17), l’invoque (Gn 12:8), lui rend grâces (1Ch 16:35), s’en souvient (Ps 119:55), le craint (Ps 61:5), le recherche (Ps 83:16), lui fait confiance (Ps 33:21), l’exalte (Ps 34:3) et espère en lui (Ps 52:9). Parler en termes injurieux du Nom Divin revient à blasphémer contre Dieu (Lv 24:11, 15, 16).

 

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Note complémentaire

Eu égard la prononciation du Nom du Créateur, certains légifèrent pour déclarer celle-ci mieux que celle-là. D'autres disent que, puisque le Nom de Dieu est plus connu sous « cette forme » dans la littérature propre à la langue d’un pays, alors c'est cette expression qu’il est préférable d'utiliser. On peut humblement reconnaître qu’il s’agit de la solution la plus sage. Ainsi et pour l'avoir constaté avec beaucoup de personnes étrangères, elles n'ont pas l'impression qu'on leur parle d'un Dieu nouveau ou inconnu, puisque le Nom de celui-ci est écrit dans leur propre exemplaire de la Bible ou dans la littérature courante (Actes 17 : 23).

Par ailleurs, l'auteur considère que le thème des Dix Commandants est tellement important, qu'il lui semble que
la prononciation exacte importe peu. Car si telle avait été la volonté de Dieu, que la prononciation exacte de son Nom soit préservée, les Saintes Écritures nous l'enseigneraient, or ce n'est pas le cas. Cela se comprend aisément, car peu de personnes pourraient correctement le prononcer, ne serait-ce que le H de YHWH, surtout le dernier H (et encore sans faire allusion à certaines langues pour lesquelles le phonème n'existe pas). Cette gnose de la prononciation exacte du Nom de Dieu a été utilisée chez certains pratiquants de la magie (Gen 4:26) et elle l'est chez d'autres qui veulent créer un mystère là où il n'y en a pas, pour aboutir à la conclusion (résumée): "puisque nous ne savons pas de manière exacte comment il se prononce , ne l'utilisons pas".

Ainsi des millions de personnes ne font plus la différence entre Jésus et Dieu (heb: YeHWaH ou YeHoWaH) et attribuent à Jésus des qualités qui ne reviennent qu'à Dieu. L’attachement que nous devons avoir envers la Parole de Dieu, ne doit pas nous faire pencher de ce côté là. D'autre part, discuter de la prononciation exacte du Nom de Dieu ne fait pas partie des "choses les plus importantes" dont Paul fait mention en Philippiens 1:10, ce qui est différent de la connaissance de la personne de
YeHWaH et du rôle de Jésus dans le dessein de Dieu qui sont réellement de l’« épi-gnôsis » (Col 1 :10).

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Compléments d'informations pour ceux qui veulent aller plus loin avec deux adresses qui valent un détour:

 

 


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