Qu'est-ce que l'esprit saint ?

 

 

 

 

C'est un grand honneur que de traiter des valeurs spirituelles et particulièrement de celles qui concernent le Dieu tout puissant. Pour traiter ce sujet convenablement il est indispensable de rappeler quelques définitions.

 

Le mot Dieu ou dieu signifie "puissant" et il peut aussi bien s'appliquer à un homme, qu'à un ange ou le Tout Puissant lui-même. Moïse par exemple devint Dieu pour pharaon (Ex 7:1) tout comme Jésus-Christ pour qui il avait été prophétisé qu'il serait considéré comme un Dieu (Is 9:6). En hébreu on distingue Dieu et dieu selon que l'on utilise el ou elohim. Dans ce dernier cas, il implique une autorité supérieure, une hiérarchie car il signifie littéralement "les dieux". Dans les Écritures hébraïques, l'utilisation d'un nom n'est pas seulement faite pour établir une distinction mais plus particulièrement pour révéler la nature de la personne ou de l'être qui porte ce nom comme par exemple le nom des animaux en hébreu ancien. Leur nom correspond à leur nature, à ce qu'ils révèlent d'eux mêmes (voir le commentaire sur le récit de la Genèse sur ce site). En ce qui concerne le nom divin, il apparaît pour la première fois dans le récit de la Genèse au chapitre 2 verset 4. Quelques-uns uns voient là une insertion postérieure appelée Yahviste, mais le commentaire de la Genèse sur ce site donne deux autres raisons historiques et bibliques qui ne sont pas bien comprises par quelques biblistes. Il y en a une troisième qui est liée au nom divin.

 

Faisons d'abord un petit rappel utile au développement du thème pour mettre en valeur certains aspects de l'exposé relatifs à la question posée. Le Nom divin est un mot hébreu composé de 4 consonnes. Il est appelé tétragramme et est transcrit dans le texte massorétique par YeHoWaH (qui utilise les sons voyelles de Élohim :Dieu) ou YeHoWiH (qui utilise les sons voyelles de Adonaï :Seigneur quand celles d'Élohim ont été précédemment utilisées). YeHoWaH provient du verbe "être" dans le sens de devenir, conjugué dans un temps de verbe qui n'a pas d'équivalent français, à mi-chemin entre le présent et le futur. En exode 3:14, Dieu dit de lui-même "Je serai" dans le sens de "Je vais me révéler être". C'est pourquoi l'homme en parlant de Dieu dit "Il SERA" qui se lit YeHoWaH ou YeHoWiH (nous utiliserons YeHoWaH dans notre exposé). Il est important de bien comprendre que ce nom ne peut avoir de sens que pour une créature intelligente.

 

Par conséquent, étant donné que le chapitre un de la Genèse est le récit de l'histoire des cieux et de la Terre dans l'esprit sémitique de l'expression, on ne peut pas y rencontrer le nom divin. Le récit de l'histoire de l'homme sur la Terre débute à partir de Génèse chapitre 2, verset 5, il est donc naturel que l'on y trouve le nom divin YeHoWaH. Selon le mode de rédaction de la Thora (voir commentaires sur le site) qui est "l'énoncé du thème avant sa description" (voir aussi le commentaire de Rachi), il est conséquent de trouver au verset 4 la première référence au nom divin puisque le verset 4 est la fin d'une description qui en annonce une nouvelle. Désormais Dieu se révélerait YeHoWaH pour l'homme puisqu'il allait se faire connaître et faire savoir ce qu'il espérerait de l'homme puisque celui-ci était désormais inscrit dans le dessein de Dieu. L'avenir de l'homme serait désormais lié à celui de YeHoWaH qui se révèlerait à l'homme.

 

Tout au long de l'histoire de l'humanité, une personne allait se révéler, quelqu'un qui avait créé les choses visibles. Puisque ce qui était visible avait eu un commencement, cette personne ne pouvait provenir que d'un endroit invisible. En effet, cette personne ne pouvait pas être incluse dans sa création car comment pourrait-elle se créer elle même à partir du vrai néant ? Le texte sacré révèle qu'Adam avait l'habitude d'entendre la voix de Dieu aux environs de la brise du jour. Mais voyait-il un corps qui lui était semblable ? Non. Il était donc indispensable que YeHoWaH continue de se révéler à lui et explique en langage humain la nature des sphères invisibles. A l'ère de l'électromagnétisme ou de la physique quantique c'est un peu moins difficile, mais réaliser cela pour quelqu'un qui venait à l'existence..., il fallait à la fois avoir beaucoup d'humilité et de simplicité. Cette simplicité était déjà présente par le récit simplifié de la Création. Le nom divin recèle en lui même cette simplicité empreinte d'intelligence. Nous avons parlé d'un verbe dont le Nom divin était issu. Or en hébreu le nom divin est constitué de 4 consonnes dont l'une est redoublée. Il s'agit de 3 consonnes mères, indispensable à l'hébreu sans quoi on ne peut pas le lire. Ainsi, ce nom ne pourrait jamais être oublié. Dès l'origine de l'homme, nous remarquons ces qualités que sont simplicité et intelligence associées à l'humilité. Poursuivons.

Qu'est-ce que l'homme pouvait bien comprendre qui lui permettrait de mieux connaître la nature de son Créateur? C'est au travers du récit de la Création que YeHoWaH allait réaliser cette prouesse de simplicité. Dans le récit de la création il y est parlé du souffle de vie, le "rouah". "Alors Yehwah Dieu forma l’homme de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante" (Gen 2:7). A cette époque de l'histoire humaine, Adam comprenait que le "rouah", le souffle, était ce qui anime les "nephesh", les "respirants", c'est à dire les âmes (dans la Bible le mot âme désigne l'individu, son corps. Une âme qui respire est une âme vivante, une âme qui ne respire pas est une âme morte). Pour Adam, il ne s'agissait pas de recevoir une leçon de grammaire mais de comprendre progressivement ce qui était visible et invisible.

 

Or c'est là l'aspect remarquable de la méthode d'enseignement de l'auteur de la Bible, c'est que le mot hébreu "rouah" pour souffle ou vent et le même que le mot esprit. Par conséquent, il serait facile à Adam et à ses descendants de comprendre que l'esprit est quelque chose qui se meut de manière invisible mais qui en soit possède une certaine force. A sa sortie du jardin d'Eden, le premier homme va voir d'autres créatures qui lui étaient auparavant invisibles et dont on ne lui avait pas encore parlé. Elles sont puissantes, effrayantes même. La Bible va révéler qu'il s'agit de chérubins. Avec le temps, Le Livre Sacré révèlera d'autres être invisibles appelés anges qui sont administrés par un Créateur Tout Puissant. Il y a donc d'autres sphères invisibles où vivent des créatures invisibles qui ont pour Créateur YeHoWaH. La Bible parle de ces êtres en tant qu'esprits. Dieu lui aussi est un esprit, une force de vie qui anime (puisqu’il est l’auteur de la vie) et que l'on ne voit pas.

 

Nous avons vu que l'esprit (rouah) est caractérisé par une force qui anime, qui définit aussi l'existence, et que les esprits invisibles ont une force qui établit leur existence. C'est en quelque sorte leur corps, leur personne, leur être mais pas leur individualité, leur caractère. L'esprit est donc une force impersonnelle. Prenons un exemple. Quelle différence faites vous entre les deux phrases suivantes :

Dans un cas il s'agit d'évoquer une situation impersonnelle et pourquoi pas des alliens ou des robots, dans l'autre des individus dont on connaît non seulement la forme mais aussi la personnalité.

 

Quelle différence faites vous entre :

L'action est la même mais l'une parle d'une action qui se caractérise par un individu indéfini qui a pris le balai et l'autre par une personne dont on sait qu'elle a des sentiments ce qu'un robot ne possède pas. Je développe ce raisonnement sous réserve 1) d'admettre qu'un animal ne balaie pas, 2) que l'on ne donne pas un prénom à un robot, 3) que le mot individu ait été précisé). Le nom évoque des caractéristiques propres à la personne qui a pris le balai.

 

Puisque le terme rouah a un rapport avec ce qui anime et qu'il s'agit d'une force, celle-ci peut être distribuée, ôtée, rajoutée, tout comme le vent qui fait tourner le moulin ou produit un murmure en balayant la forêt.

 

L'esprit de Dieu est donc Dieu lui même, ce qui le caractérise, son être, Dieu en tant que force. Comme Dieu est saint on parle de l'esprit saint de Dieu. Et Dieu peut donner une partie de lui même, une partie de sa force sainte, ou la retirer. Illustrons nos propos avec l'exemple précédent, celui de Pierre qui a pris le balai. Ne donne t-il pas une partie de lui même, de sa force, de sa personne pour venir en aide ? Bien sûr que si. Et s'il s'épuise il devra renouveler sa force. En ce qui concerne le fait de donner de soi il en est de même pour Dieu à la différence qu'il n'a besoin de personne pour renouveler sa force car il est la source de vie (thème déjà traité sur le site). Dieu peut donc donner une partie de lui, de sa force, de son énergie, et par conséquent il peut aussi reprendre ce qu'il a donné. Dans la Bible il est écrit que Dieu donne la vie, mais peut aussi la reprendre, ce qui s'apparente à la mort. Il donne son esprit mais il peut aussi le reprendre, comme dans le cas de Saül.

 

Cependant cette force pourrait être impersonnelle et sans but ou sans direction. Une explosion est bien une force, et cela ne signifie pas qu'elle soit intelligente, qu'elle a des sentiments ou qu'elle a un dessein, un but ou un objectif. On peut utiliser cette force pour faire le bien dans les carrières pour en extraire les cailloux ou dans les mines pour en extraire le charbon. Cette même force peut-être utilisée à des fins contre nature qui conduisent à la destruction d'une partie du genre humain. Afin de démontrer que Dieu utilise sa force dans un dessein particulier, il l'utilise à des moments particuliers d'une histoire. Que cette histoire se rapporte à la Création ou à la révélation de son dessein. Ces actions sont tellement puissantes comparées à l'action humaine que l'on en parle comme d'un Dieu, un puissant. L'esprit saint est donc issu de la personne de Dieu, et le mot Dieu fait référence à des actions qui dépassent la force ou l'entendement humain.

 

Si à cela on y ajoute que Dieu (le puissant) a un nom qu'il s’est lui même donné (à la différence des dieux païens qui reçoivent un nom), il se rapproche d'une personne qui a des sentiments, des actions qui le personnalisent et qu’il a de l’humilité car il s’approche de ses créatures. A ce nom, on peut symboliquement y associer une grande richesse d’idées. Le sens du nom que porte Dieu fait qu'il se fait collaborateur de l'homme dans sa marche vers l'éternité. A partir de là, il est possible de comprendre que celui qui utilise l'esprit saint de Dieu, la force de Dieu, ou une partie de Dieu, dans le sens du dessein de Dieu pourra être l'intime de Dieu comme le décrit le Psaume 104, verset 4, au sujet des anges de Dieu : «Il fait de ses anges des esprits, et ses serviteurs des flammes de feu». A l’opposé, celui qui le fera à l'encontre de son dessein deviendra son adversaire.

 

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