«Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi sur les gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ! En vérité je vous le dis, il l'établira sur tous ses biens». (Jérusalem Mt 24:45-47)

«Et le Seigneur dit: Quel est donc l`économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable? Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi! Je vous le dis en vérité, il l`établira sur tous ses biens». (Segond Lc 12 :42-44)

 

A l’époque du prophète Isaïe, la nation juive fut qualifiée par son prophète de serviteur choisi (Is 43:10). Cette petite nation enclavée entre l’Égypte d’une part, la Syrie, l’Assyrie et la Babylonie d’autre part, était le chemin de passage obligé de nombreuses caravanes. Tout ce qui s’y passait était colporté aux confins du territoire humain. Pouvez vous imaginer cette ville faite de pierres calcaires blanches qui étincelait sur le mont Sion ? Vous est-il possible de retourner 3000 ans en arrière et d’apercevoir 1 ou 2 millions de personnes qui montent à la fête trois fois par an (1200000 en l’an 70 sans compter tous ceux qui avaient déjà fui Jérusalem). Une activité de change considérable s’y déroulait parce que les israélites devaient montaient vers Jérusalem et y offrir des sacrifices (Ex 23:14; Mat 21 :12). Un grand nombre ne pouvant pas effectuer le trajet avec les animaux nécessaires pour les sacrifices, ils les achetaient sur place. Trois fois par an, la Judée était en effervescence. Vers septembre-octobre de chaque année, des cris de joie sortaient de la Jérusalem illuminée de chandeliers immenses. Difficile donc de dissimuler des événements aussi retentissants et par conséquent que cette ville passe inaperçue. La présence de cette nation et la discipline qu’elle recevait de la part du Très Haut la rendait lumière des nations. Elle était serviteur de Dieu pour d’autres raisons encore comme par exemple :

Au sein de cette nation il y avait 13 tribus dont l’une, la tribu des fils de Lévi, exerçait au Temple (raison pour laquelle on parle des 12 tribus qui se partageaient le territoire, la tribu de Lévi n’ayant pas de territoire personnel). Cette dernière était organisée de manière à offrir un service régulier dans le Temple de Jérusalem, y compris 4 services exceptionnels. Ces offices étaient une ombre de choses meilleures et à venir (Heb 8:5). L’ordre et la manière de les accomplir avaient été transmis par un prophète esclave fidèle et avisé de Dieu : Moïse. Celui-ci avait reçu de Dieu l’ordre de guider la nation, de mettre en œuvre ce service et de construire un tabernacle. Par la suite il consigna la règle de conduite à adopter eu égard le culte du Dieu Sauveur YeHWaH. Plus tard, la nation d’Israël reçue des instructions particulières par l’intermédiaire de serviteurs fidèles qu’ils soient hommes ou femmes. Dieu continuait d’instruire la nation par le moyen d’un ou plusieurs de ses membres et dans ce cas on les appelait prophète ou prophétesse (voir le thème sur la prophétie et le livre de Westphal mis en ligne). Chacun d’entre eux était un esclave particulier de Dieu qui se devait d’être fidèle. Ainsi, la nation était guidée, préparée, instruite par une classe de prêtres qui avait été désignée mais aussi par des prophètes qui pouvaient être rois, prêtres, agriculteurs ou pêcheurs.

Ce corps composait-il un esclave fidèle et avisé établie sur la nation? Pour répondre à cette question et comprendre par la suite la signification des paroles de Jésus, il est indispensable de poursuivre notre investigation des Écritures Saintes. Considérons le texte du prophète Isaïe chapitre 22, versets 15, 19 à 25 dans la traduction de Jérusalem.

«Ainsi a parlé le Seigneur Yahweh des armées: Va trouver cet intendant, Sobna, le préfet du palais, et dis-lui: "(…) Je te chasserai de ton poste, Yahweh t'arrachera de ta place. Et il arrivera en ce jour-là: J'appellerai mon serviteur Eliacim, fils d'Helcias, je le revêtirai de ta tunique, et je le ceindrai de ton écharpe; je mettrai ton autorité entre ses mains; et il sera un père pour les habitants de Jérusalem, et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David, il ouvrira, et personne ne fermera; il fermera, et personne n'ouvrira. Je le planterai comme un clou en un lieu solide, et il deviendra un trône de gloire pour la maison de son père. A lui sera suspendue toute la gloire de la maison de son père, les fils et les petits-fils, tous les plus petits vases, depuis la coupe jusqu'aux jarres. En ce jour-là, -- oracle de Yahweh des armées, le clou planté en un lieu solide sera ôté; il sera arraché et tombera, et le fardeau qu'il portait sera détruit; car Yahweh a parlé ».

Sobna (Schebna dans d’autres traductions) n’a probablement pas été dépouillé de sa position hiérarchique car on le trouve avec Eliacim (ou Eliakim) comme envoyé vers Rabschaké (2Rs 18 et 19, Is 36 et 37) mais de sa position de serviteur privilégié du roi. Et pas seulement dans les affaires matérielles mais principalement spirituelles puisqu’il est fait mention qu’Eliacim recevrait la clef de la maison de David. Qui plus est la notion de Père était aussi associée à la fonction de juge (Job 29, Jac 1 :27) car il se devait de faire respecter la loi de Moïse et par conséquent de guider le peuple et particulièrement les anciens de la nation dans les affaires spirituelles et l’observance de la Loi.

Ainsi nous nous trouvons face à deux esclaves de Dieu, deux serviteurs, l’un est intendant et est dépouillé de son intendance spirituelle pour être confiée à un autre esclave, qui devient à son tour intendant fidèle de Dieu. S’il se montre perspicace et l’on peut faire confiance au Très Haut pour le choix de cet intendant, il serait un intendant fidèle et avisé. Dans cet événement historique qui laisse présager un événement prophétique, Ezéchias serait une figure du roi Jésus-Christ et Sobna l’intendant établi par ce même roi plus tard remplacé sur l’ordre de Dieu. A s’y méprendre, on croirait lire les paroles de notre Seigneur Jésus-Christ qui se trouvent dans les évangiles de Matthieu et de Luc.

Il y a d’autres exemples dans Le Livre Sacré qui sont autant d’arguments qui démontrent que l’expression intendant s’adresse plus particulièrement à un homme et non à une nation.

(note pour un commentaire futur : Actes 6 : 3-5 illustre que la congrégation n’est pas intendante d’elle-même puisque sept hommes furent nommés pour son intendance matérielle).

Dans cette période que nous avons considérée, il y avait plusieurs intendants des affaires spirituelles. Ezéchias qui avaient pris des initiatives pour le culte pur (2 Ch 30:1; 2ch 29:30; 2 ch 30:22), Eliacim qui comme nous l’avons considéré fut remplacé, Isaïe le prophète et peut-être quelques autres.

Eu égard ce que nous avons considéré, un intendant de Dieu est une personne nommée par Dieu à une époque donnée pour conduire le peuple et transmettre sa volonté. Il est le moyen prévu par Dieu pour instruire le peuple dans la voie où marcher. Alors que la prophétie peut être confiée aussi bien à des hommes qu’à des femmes, l’action de guider n’est confiée qu’à des hommes comme on peut le constater clairement avec le juge Barak et la prophétesse Déborah (Jg 4), Jézabel qui fut rejetée, ou le reste de l’histoire d’Israël. Ces esclaves fidèles et avisés qui étaient soit seuls soit plusieurs à une époque donnée étaient envoyés dans un ou plusieurs territoires. C’était le moyen prévu par Dieu pour conduire le peuple et transmettre sa volonté, et en dehors de ceux là il n’y en avait pas d’autres. Les prêtres avaient le devoir d’enseigner, le Guide ou intendant le devoir de guider.

Pour résumer

 

Le serviteur fidèle et avisé que le maître (Jésus) a établi 

C’est dans ce contexte que notre Seigneur Jésus-Christ emploie l’expression «qui est le l’esclave fidèle et avisé que son maître a établi». Expression qui était pleinement comprise par ses auditeurs. Jésus lui-même était l’esclave fidèle et avisé par excellence (Phil 2:7). Aussi pour celui qui se verrait investi d’une telle mission il se ferait un devoir de ressembler au maître. Cela est explicite dans la parabole des mines que nous trouvons dans l’évangile de Luc (19:11-22).

A la manière des prophètes de l’antiquité, certains se verraient confier une responsabilité plus ou moins grande, charge à eux de l’assumer, mais tous ne seraient pas fidèles (1 Rs 13:26).

Au premier siècle de notre ère, cette responsabilité de guider le nouveau peuple de Dieu (Act 15:14) fut assumée par différentes personnes. Il y a eu plusieurs esclaves fidèles et avisés et l’on peut citer l’apôtre Pierre, les disciples jacques et Jude, saint Paul, etc… Ils sont autant de personnes qui se sont vus confier la responsabilité de nourrir spirituellement les brebis de Dieu. L’esclave fidèle et avisé fut donc composé d’une ou plusieurs personnes à une époque déterminée et dans un territoire précis (les apôtres se dispersèrent dans plusieurs territoires). Tout cela était bien à l’image de ce qui se passait sous la Loi mosaïque.

L’étude de l’histoire du christianisme montre qu’au travers des siècles il y a eu un ou plusieurs esclaves fidèles et avisés (probablement: Jean de Valdo, Wyclif, Luther, Calvin, Erasme) dont quelques-uns uns ne demeurèrent pas fidèles comme Calvin qui ordonna que Michel Servet soit jugé comme hérétique (il se réjouit qu’il fut mis au bûcher parce qu’il s’opposait à une doctrine mensongère que soutenait Calvin). L’action de l’esprit de Dieu sur ses serviteurs nous pousse à conclure que puisque des esclaves fidèles et avisés se sont succédés sous l’alliance de la Loi et que ce fut le cas depuis les origines du christianisme, il en serait de même jusqu’à notre époque. C’est d’ailleurs ce que confirment les paroles de Jésus-Christ qui dit : «quel est donc l’esclave fidèle que son maître a établi heureux si son maître le trouve faisant ainsi». Or ce constat ne s’établit que lors du retour du maître.

En disant : « Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi » Jésus attire notre attention sur le fait que tous ne seraient pas le serviteur fidèle et avisé établi par le maître. Quelques-uns s’attribuant le titre ou la fonction sans avoir été établi par Jésus devenu chef de la congrégation chrétienne. Il s’agirait de faux serviteurs. Ou alors il pourrait s’agir d’anciens serviteurs démis de leur fonction (Mat 24:50-51). Depuis les origines du christianisme il avait été annoncé qu’il y aurait de faux enseignants, de faux prophètes et des faux messies, il est donc naturel qu’il y ait aussi de faux intendants ou faux « esclave fidèle et avisé ».

Avant la Pentecôte de l’an 33, c’est Pierre qui fut établi intendant par Jésus-Christ ressuscité (Jn 21:17; Act 2:14) à qui il fut adjoint les onze (Act 6:2) qui furent rejoint par d’autres comme saint Paul par exemple. On peut constater que les intendants spirituels ne sont jamais nommés de par la volonté humaine mais directement par Dieu le Père ou par Jésus-Christ à qui le Père a remis tout pouvoir. On ne devient jamais un intendant spirituel par « l’imposition des mains ». Sur ce sujet Le Livre Sacré est très clair : l’intendant fidèle ou l’esclave fidèle et avisé chrétien n’est pas un groupe qui peut nommer quelqu’un à cette fonction. Personne ne peut être admis dans un groupe dénommé esclave fidèle et avisé. C’est une charge ou une responsabilité qui est confiée par Jésus-Christ à un individu et la nomination vient directement de Jésus-Christ (Act 13:2; Comparez avec Act 9:15; Heb 5:4-6). Le texte sacré déclare : «que le maître a établi» . Il n’est donc établi par aucun humain, aucun ancien, aucun prêtre, aucun évèque. Cette responsabilité n’est ni transmise ni héritée. Et celui qui l’a peut la perdre.

Comment l’identifier ?

Selon les paroles de Jésus-Christ, il semble que cela ne soit véritablement possible qu’à partir du moment où le maître (Jésus) est de retour. Pourquoi cela ? Parce qu’il serait établi sur tout l’avoir du maître, c’est à dire sur tous les disciples de Jésus-Christ. Il faut donc deux choses :

Ce qui pose donc la question quand sera donc le retour du maître ? Ce qui sera analysé et expliqué dans le futur.

Ce qui est très particulier dans cette prophétie de Jésus-Christ dont l’apothéose s’accomplira prochainement c’est que l’on comprend aisément qu’il y aura plusieurs intendants fidèles qui vont se succéder. Pourquoi cela ? Pour deux raisons au moins. 

Notez bien les événements :

C’est quelque chose auquel il faut s’attendre car le diable fait la guerre à ceux qui sont « frères du Christ » sachant que c’est parmi eux que sera(ont) nommé(s) le ou les intendant(s) fidèle(s).

Pour conclure

L’esclave fidèle et avisé ou intendant fidèle est un homme nommé par Christ sur son avoir (ses brebis) pour les guider. Comme l’apôtre Paul et bien d’autres, il accomplit son ministère dans un territoire donné. Il peut ne pas être seul, ce qui ne signifie pas qu'ils forment un groupe. Sa perspicacité lui permet d’identifier ceux qui sont de faux intendants. A l’instar d’Eliacim l’un d’entre eux sera véritablement identifiable parce qu’établi sur tout l’avoir du maître, lors du retour du maître en tant que roi sur les nations. Les autres serviteurs fidèles se joindront naturellement à lui pour le soutenir puisqu’ils poursuivront les mêmes objectifs.

Tout cela est pour un avenir proche. Que celui qui est debout prenne garde de ne pas tomber (1 Cor 10:12).

A suivre…

 

Étude et commentaires du Livre Sacré
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