![]() |
Existait-il une traduction de la Bible en arabe avant l’islam ?
Il ne fait aucun doute que la langue ou certaines variantes de la langue arabe étaient parlées avant l’Hégire. Les premiers chrétiens ont prêché avec ardeur dans cette langue, comme le confirment la déclaration précédemment mentionnée du livre des Actes des apôtres et le témoignage de l’histoire. Ainsi toute l’Arabie avait connu le témoignage d’au moins une partie du Livre Sacré, car le témoignage des chrétiens s’est étendu jusqu’à l’Inde et au delà.
Ainsi la langue arabe, déjà parlée par bien des tribus arabes chrétiennes, fut assimilée lentement mais sûrement par les pays conquis. Les langues classiques ne disparurent pas vite, mais elles se maintinrent assez vivantes, particulièrement dans la liturgie, quoique des oeuvres classiques aient continuè à être écrites en syriaque, en copte, et en grec.
Cependant, comme le confirment le témoignage de l'histoire et notre étude sur le développement de l’écriture arabe, ce n’est certainement pas dans les premiers siècles du christianisme que furent traduites les Saintes Écritures en langue arabe. |
||
Lebda n-Injil
n-Aïssa el-Masih Emmi-s |
En ce qui concerne la Bible, on peut cependant penser que des transcriptions d'une ou plusieurs parties furent faites, comme c’était l’usage. C’est à-dire que d’autres alphabets connus, tels que ceux du nabatéen ou du grec, furent utilisés pour phonétiser le dialecte régional (on connaît des documents de ce genre à vocation commerciale ou mémoriale). |
|
Puis lorsque la langue des conquérants arabes devint officielle, non seulement les chrétiens mais d’autres groupes ethniques encore commencèrent à traduire leur littérature en arabe. |
Une vrai théologie arabo-chrétienne naît, au milieu du VIIIème siècle, en Palestine autour des laures du désert de Juda. C'est ainsi que sont apparues des traductions de la Thora, des Psaumes ou des évangiles. On trouve une traduction grec-arabe en deux colonnes, datant du VIIIème, des versets 51 à 61 du Psaume 77. Une traduction des Psaumes dans un texte gréco-arabe du IXème est conservée dans 3 manuscrits sur parchemin (Sinaï grec 34;35 et 36).
Certaines de ces plus anciennes traductions ont été effectuées dans les monastères et pour un usage liturgique, tout particulièrement celles des Psaumes qui étaient fort utilisés pour la prière. Il a été retrouvé de nombreux documents au monastère Sainte Catherine près du Mont Sinaï.
Extrait de l'ouvrage "Le dialogue d'Abraham de Tibériade"
Les documents dont la liste suit proviennent du monastère Sainte-Catherine. La liste est extraite de l'ouvrage "Le dialogue d'Abraham de Tibériade"qui fait référence au travail de Graf. -
Une traduction
des trois premiers psaumes, également du IXème, trouvée dans un fragment sinaitique
nommé Mingana ar. christ. 131.
L'auteur du livre cité ci-dessus fait cette remarque :
Il est intéressant de remarquer que les parties de la Bible qui ont d'abord retenu l'attention des traducteurs qui se trouvaient dans les monastères, sont celles qui, très probablement, étaient nécessaires pour la prière et la lecture liturgiques: Psaumes, Évangiles, Épîtres. Quelle valeur ont-elles ces traductions arabes? Pour la critique et l'histoire des textes bibliques, les chercheurs ne donnent généralement pas beaucoup de poids à ces traductions. Cependant, elles constituent des témoignages historiques, théologiques et exégétiques précieux. |
Étude et commentaires du Livre Sacré www.le-livre-sacre.org |